Notre lettre 563 publiée le 6 octobre 2016

Le peuple Summorum Pontificum attendu à Nursie et à Rome

Jeudi 27 octobre, quelques dizaines de pèlerins gagneront Nursie, la ville natale de saint Benoît, durement touchée par le tremblement de terre qui a secoué l’Italie centrale cet été, pour l’envoi du cinquième pèlerinage international du peuple Summorum Pontificum.

Vendredi 28 octobre,
guidés par un pasteur d’exception, Mgr Alexander Sample, archevêque de Portland (Oregon), ils se dirigeront vers Rome pour se joindre aux prêtres et séminaristes de l’Institut du Bon Pasteur qui fêteront pour l’occasion le dixième anniversaire de leur fondation.

Samedi 29 octobre,
empruntant la bien nommée via del Pellegrino (rue du Pèlerin), ils seront rejoints par des centaines de fidèles italiens pour franchir la porte sainte de la basilique Saint-Pierre et participer à la messe pontificale que célébrera Mgr Sample et au cours de laquelle prêchera le cardinal William Levada, Préfet émérite de la Doctrine de la Foi et ancien archevêque de Portland et de San Francisco.

Dimanche 30 octobre,
c’est en la paroisse personnelle de la Trinité des Pèlerins, pour la fête du Christ-Roi, que Mgr Sample clôturera ces journées de prière et de témoignage de l’éternelle jeunesse de la liturgie latine et grégorienne.

Plutôt que de vous communiquer le programme détaillé du pèlerinage que vous trouverez sur le site du Cœtus Internationalis Summorum Pontificum qui l’organise, nous avons choisi d’illustrer les points forts de ce pèlerinage.



I – LES POINTS FORTS DU PÈLERINAGE 2016

1) Nursie
Les organisateurs ont souhaité commencer ce cinquième pèlerinage a Nursie pour deux raisons, nous ont-ils dit :
- par reconnaissance envers les moines bénédictins qui prient pour le pèlerinage depuis sa première édition et ont reçu de Rome, depuis 2009, la mission de promouvoir la digne célébration de la sainte liturgie in utroque usu (dans l’une comme l’autre forme du rite romain) ; la forme extraordinaire étant la forme choisie pour leur messe conventuelle,
- pour prier saint Benoît, patron de l’Europe, pour la paix et le renouveau de la foi catholique en Europe, au moment où s’intensifient déchristianisation, laïcisme, pression migratoire et islamisation.
En raison de la fermeture des églises suite au tremblement de terre du 24 août dernier, c’est une messe en plein air qui sera célébrée vendredi 28 octobre par les bénédictins de Nursie, au cours de laquelle prêchera Mgr Sample.
Les moines ont lancé un ambitieux plan de financement pour la construction d’un nouveau monastère, la réfection de la basilique Saint-Benoît et celle de leur église hors-les-murs. Un superbe film (en anglais) illustre cet appel de fonds auquel vous pouvez répondre en vous rendant sur leur site (ici).
 
2) Mgr Sample
Nous avons eu l’occasion de découvrir l’archevêque de Portland lors de la conférence Sacra Liturgia 2013 (voir notre lettre 404). Pour compléter le portrait de ce jeune pasteur (il est né en 1960), rien de mieux que de citer ces quelques phrases prononcées au cours d’un sermon donné dans son diocèse de Portland, le dimanche de Quinquagésime 2014 :
— J’ai appris cette liturgie quand Summorum Pontificum a été promulgué. Je ne l’avais jamais célébrée auparavant. Ni dans mes années de prêtrise ni comme évêque. Elle m’avait toujours intéressé mais je n’avais jamais pris le temps de l’apprendre. Quand le motu proprio fut publié et que le Saint-Père expliqua qu’il s’agissait d’une des formes du rite romain, la forme extraordinaire, je compris que, comme évêque de l’Église, je me devais de la connaître. Et j’ai encouragé mes prêtres et mes séminaristes à faire de même, même s’ils ne devaient jamais avoir l’occasion de la célébrer : « Je vous garantis que cela affectera votre façon de célébrer la forme ordinaire. Oui, c’est ce qui vous arrivera. »
— Summorum Pontificum a vraiment fait tomber les barrières empêchant de célébrer librement cette forme de la sainte liturgie. Nous l’appelons la forme extraordinaire, d’autres la messe traditionnelle, d’autres encore la messe pré-conciliaire ou la messe tridentine : quelle que soit sa dénomination, elle est, Dieu soit loué !, vivante et bien vivante dans l’Église. Merci Benoît XVI.

3) Les 10 ans de l’IBP
Beaucoup n’imaginaient pas que l’Institut du Bon Pasteur puisse s’installer durablement dans le paysage ecclésial. Fondé par une poignée de prêtres issus de la Fraternité Saint-Pie X, aux caractères bien trempés, l’IBP a en effet connu des années agitées. Pourtant, aujourd’hui, et notamment grâce à son rayonnement hors de France, de la Colombie à la Pologne, il compte une trentaine de prêtres et une quarantaine de séminaristes et a offert au monde traditionnel son premier professeur dans une université pontificale romaine (voir notre lettre 526). Récemment, l’un de ses prêtres a célébré à Zagreb une messe en glagolitique, la langue sacrée de l’Église croate, tombée en désuétude depuis des décennies, signe de l’esprit missionnaire qui l’habite.
Le cardinal Castrillón Hoyos, qui avait porté l’IBP sur les fonts baptismaux il y a 10 ans, célébrera une messe d’action de grâces le vendredi 29 octobre à 18 heures en l’église des Saints-Luc-et-Martine au pied du Capitole, à l’issue de laquelle les participants gagneront en procession, à la lueur des bougies, l’église voisine de Santa Maria in Campitelli.

4) La procession vers Saint-Pierre
C’est le sommet de ce pèlerinage. À l’issue d’une adoration eucharistique en la basilique de San Lorenzo in Damaso, les pèlerins, guidés par Mgr Sample, se dirigeront vers le pont du Château Saint-Ange pour remonter la via della Conciliazione, franchir la porte sainte du jubilé et assister à la messe pontificale célébrée à l’autel de la Chaire de Pierre (au fond de la basilique). C’est donc Mgr Sample qui célébrera et le cardinal Levada, successeur du cardinal Ratzinger à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et ancien président de la Commission Ecclesia Dei, qui prêchera. L’an dernier, les organisateurs avaient eu une panne de sonorisation, ce qui avait quelque peu altéré l’élan de la procession ; ils nous ont promis qu’ils avaient pris leurs dispositions et que, cette année, le chant de louange et d’action de grâces des pèlerins pourra s’élever comme il se doit par-dessus le brouhaha de la Ville éternelle.


En haut à droite : une quinzaine de jours après le tremblement de terre, les abbés de Triors, de Fontgombault et du Barroux sont venus rendre visite à leurs confrères de Nursie. En bas à gauche : Mgr Sample lors d'une célébration de la Sainte Messe dans l'unique monastère brigittin masculin au monde, situé dans son diocèse de Portland. En bas à droite : les travaux au monastère hors-les-murs de Nursie où se tiendra la messe en plein air d'ouverture du cinquième pèlerinage Populus Summorum Pontificum.


II – LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1) La présence de Juventutem aux JMJ de Cracovie a permis de confirmer le rayonnement de la liturgie traditionnelle parmi la jeunesse du monde entier comme nous l’avons évoqué dans notre lettre 561. Dans un autre registre, le pèlerinage Populus Summorum Pontificum illustre lui aussi, d’année en année l’universalité, la catholicité profonde, de la liturgie latine et grégorienne. Et sa puissance missionnaire. Chaque année, des dizaines de touristes s’ajoutent au millier de pèlerins qui remontent vers Saint-Pierre, attirés et entraînés par la dignité du clergé qui ouvre la procession, le bon ordonnancement des fidèles et, quand les haut-parleurs fonctionnent, l’éclat des cantiques en latin.

2) Paix liturgique sera associée de façon particulière à cette cinquième édition puisque, grâce à la générosité de nos donateurs, nous recevrons pour déjeuner les prêtres et séminaristes ayant participé à la messe à Saint-Pierre (*). Cette réception, que Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei a aimablement accepté de présider et auquel participeront aussi bien le cardinal Levada que Mgr Sample et les autres prélats présents à la messe, nous permettra de présenter le recueil de notre campagne de neuf sondages internationaux, conduite entre 2001 et 2011 et d’en remettre un exemplaire à chacun des invités. Nous reviendrons bientôt sur ce recueil que l’abbé Claude Barthe, aumônier du pèlerinage international, a eu la gentillesse de bien vouloir préfacer.

3) Même si les effectifs de ce pèlerinage romain ne sont pas encore au niveau de ceux du pèlerinage de Chartres, il a néanmoins contribué notablement au cours de ces cinq dernières années à la manifestation de l'installation paisible et durable de la liturgie traditionnelle dans la vie de l’Église. En la portant annuellement, à Rome, au cœur de l’Église universelle, il permet de rappeler, que « la célébration de la forme extraordinaire du rite romain est normale », comme l’avait souligné le cardinal Cañizares, alors Préfet du Culte divin, lors de la première édition. D’autant que, même si chaque année les instituts Ecclesia Dei prêtent efficacement la main à l’organisation des cérémonies, le pèlerinage vit et se développe grâce à tout ce peuple fidèle, fait de simples catholiques ou de prêtres et séminaristes diocésains qui, depuis 2007, ont enrichi leur vie spirituelle et liturgique à l’aune du missel de saint Jean XXIII. Lorsque la longue procession se dirige vers Saint-Pierre – procession que certains comparent à celle des Pères conciliaires entrant jadis dans la Basilique – chacun peut sentir que la liturgie traditionnelle est vivante, bien vivante, toujours plus vivante.

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(*) Pour des raisons évidentes de bonne organisation, les ecclésiastiques sont néanmoins priés de s'inscrire au préalable via ce formulaire en ligne.

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