Notre lettre 604 publiée le 31 juillet 2017

LA SAISON DES PREMIÈRES MESSES... EN POLOGNE AUSSI !

Les semaines qui courent de mi-juin à mi-juillet concentrent chaque année une grande part des ordinations sacerdotales de l'Église. Durant tout l'été, les prêtres tout juste ordonnés célèbrent donc leur première messe dans leur paroisse d'origine ou dans un lieu auquel ils sont attachés. Pour les prêtres des instituts traditionnels, c'est ainsi l'occasion de faire rayonner la messe traditionnelle en des lieux qui en sont parfois privés depuis des décennies. Une occasion que ne manquent pas de saisir également de plus en plus de prêtres diocésains, comme nous l'avions déjà relevé dans notre lettre 398 du 30 juillet 2013.

Ordonnés pour la forme ordinaire, ces nouveaux prêtres profitent de la liberté apportée par le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI pour placer leur sacerdoce sur les rails de la plénitude et de la paix liturgiques. C'est ce qu'a choisi de faire récemment l'abbé Timoteusz Szydlo, prêtre polonais du diocèse de Bielsko-Zywiec, en Silésie, ordonné le samedi 27 mai : comme il est de coutume en Pologne, il a célébré sa première messe dans sa paroisse de baptême. Selon la forme ordinaire, entouré de sa famille et des habitants du village. Il y avait aussi de nombreux photographes et gardes du corps pour suivre la procession d'entrée car l'abbé Szydlo a pour maman Beata Szydlo, l'actuel Premier ministre polonais et seul chef de gouvernement au monde à avoir donné un fils à l'Église !

Quelques jours plus tard, le dimanche de Pentecôte, c’est une première messe en forme extraordinaire que le jeune abbé Szydlo (25 ans) a tenu à célébrer en l’église Sainte-Croix de Cracovie, desservie par la Fraternité Saint-Pierre (FSSP). D’après la presse polonaise, l’abbé Szydlo avait pris l’habitude d’y assister à la forme traditionnelle au cours de ses études au séminaire de Cracovie. Nous n’avons pas trouvé de bonne photo de cette messe de Pentecôte mais vous en proposons une, en fin de lettre, d’une des messes suivantes, célébrée à nouveau selon la forme extraordinaire par l’abbé Szydlo en cette même église.


L'abbé Szydlo, suivi de ses parents, de ses amis et de ses voisins, se rendant en procession à l'église de son village pour y célébrer sa première messe le 27 mai 2017 (forme ordinaire).

LES RÉFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1) Comme un écho de notre sondage polonais

Sur le site polonais de la FSSP, on lit qu’un autre des nouveaux prêtres issus du séminaire de Cracovie a tenu lui aussi à célébrer une première messe en l’église Sainte-Croix selon les livres liturgiques hérités de saint Grégoire-le-Grand et de saint Pie V. Ce double choix apparaît en fait comme un écho des résultats de notre sondage réalisé au pays de saint Jean-Paul II pour le dixième anniversaire du motu proprio (voir notre précédente lettre) : la forme extraordinaire du rite romain est bel et bien une richesse restituée à toute l’Église par Benoît XVI, à ceux qui la connaissaient et la désiraient bien sûr mais aussi à tous ceux qui ne la connaissaient pas, la découvrent grâce à Summorum Pontificum et, comme l’abbé Szydlo, en font l’un des piliers de leur vie de prière et d’adoration.

2) La croissance de la « Pologne extraordinaire » illustrée par le colloque Ars celebrandi

La semaine dernière était organisé au sanctuaire marial de Lichen, pour la 4ème année consécutive, le colloque Ars celebrandi. Du 20 au 27 juillet 2017, près de 180 personnes, dont une quarantaine de prêtres, y ont approfondi leur connaissance de la forme extraordinaire du rite romain. Pour une vingtaine de ces prêtres, ce fut même l'occasion d'apprendre à célébrer la forme traditionnelle. Chaque journée de ce colloque très intense commence en effet par la célébration des messes privées, à partir de 6h30 et selon le missel de saint Jean XXIII. Ensuite, de nombreux ateliers et quelques conférences rythment les travaux, sans oublier la célébration de la messe chantée et la célébration des vêpres et des complies. Pour les laïcs, il était possible, selon les ateliers : de découvrir le chant grégorien et le chant polyphonique ou de s'y perfectionner ; de se former au service de la messe basse ou solennelle ; ou encore d'apprendre à coudre et entretenir le linge d'autel, etc. Dans le cadre de ce colloque que nous avons pu, à l'invitation des responsables d'Ars celebrandi, dont Tomasz Olszynsky, vice-président d'Una Voce Pologne, présenter l'action de Paix Liturgique et, en particulier, les résultats de notre sondage polonais qui ont fortement impressionnés et réjouis les auditeurs.

En répondant aux questions des participants à ces journées, nous avons pu mesurer combien la tradition liturgique et doctrinale intéressent nos amis de ce grand pays catholique. Le potentiel de la forme extraordinaire y est d'autant plus considérable qu'il semble que les évêques polonais, par ailleurs très classiques doctrinalement, tentent de bloquer tout mouvement vers la tradition, notamment en mutant dans des zones isolées les prêtres diocésains qui désirent de célébrer la messe traditionnelle. Surtout, les effectifs de fidèles traditionnels sont encore réduits et l'apostolat des instituts Ecclesia Dei (FSSP et Institut du Bon Pasteur) limité.

Toutefois, comme l'illustre la première messe de l'abbé Szydlo, le confirme le succès du colloque Ars celebrandi, et le prouve le sondage réalisé parmi les catholiques pratiquants polonais par l'ISKK, la liturgie traditionnelle représente, en Pologne comme partout dans le monde, un évident ferment de renouveau. Il existe bien désormais, liturgiquement parlant, une « Pologne extraordinaire ».

Ci-dessous, l'abbé Szydlo imposant les mains aux fidèles à l'issue d'une de ses premières messes en forme extraordinaire à Cracovie.

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