Notre lettre 873 publiée le 12 juillet 2022

RETOUR
SUR LA MORT
DU PERE FRANÇOIS DE FOUCAULD

PREMIERE PARTIE

Des obsèques mouvementées

L'édition du Parisien des Yvelines fait état des obsèques, vendredi 8 juillet à 15h, du père François de Foucauld, « retrouvé mort il y a une semaine dans la forêt de Rambouillet. L'ancien curé de Bois d'Arcy, sans mission depuis plusieurs mois, avait décidé de mettre fin à ses jours. En décembre 2021, il avait publié dans la Croix une tribune dénonçant les abus de pouvoir et les mécanismes mis en place au sein de l'Eglise pour cultiver la loi du silence », rappelle le journal.

Le journal donne la parole à une fidèle présente aux obsèques, pour qui « l'Eglise est fautive. J'ai moi même un frère ainé qui est prêtre […] les prêtres sont fragiles et ont besoin des évêques, eux ne comprennent rien. Qu'un prêtre puisse se donner la mort, c'est terrible ».

L'église du Vésinet était pleine à craquer. La famille n'a pas souhaité la présence de Mgr de Crépy, l'évêque de Versailles, le père Etienne Guillet, curé de Trappes, proche du père François, le représentait, et Mgr Brizard, qui se présente en tête de son homélie comme un « ami de la famille », se charge dans celle-ci de défendre l'institution.

Je suis témoin de tout ce qu’a fait pour lui Mgr Éric Aumonier, son évêque jusqu’à une date récente. Et beaucoup d’autres peuvent le dire avec moi. Et quoi qu’on ait dit, Mgr Crépy se trouve être dans les mêmes dispositions”, dit-il dans son homélie, très vite reprise sur le site de l'évêché de Versailles – ce même site qui a fait tout aussi vite disparaître la page du prêtre, une fois la nouvelle de son suicide connue.

Et il poursuit : “Je dois à la vérité de dire que le Père François-Armand avait des difficultés avec l’autorité quelle qu’elle soit. C’est un trait de sa personnalité. On croyait y trouver quelque chose du P. Charles de Foucauld qui a eu maille à partir avec l’autorité militaire quand il était officier, et qui en a fait voir de toutes les couleurs à l’Abbé Huvelin, son père spirituel. Charles s’est poli dans la découverte de l’obéissance qui rend libre. François avait à sa décharge une faiblesse psychologique qui pouvait le crisper, le rendre autoritaire, l’éloigner des autres de sorte qu’il supportait très mal les contradictions et de plus en plus mal les difficultés inhérentes à la vie tout simplement”.

De quoi susciter des réactions. Une première fois, l'homélie est coupée par un chant. Certains membres de la famille quittent l'église. “C'est insupportable”, s'énerve son frère Bertrand dans les colonnes du Parisien. “Il faut qu'il arrête”. L'homme d'Eglise est coupé par un chant. “Il n'y a pas de surprise, on s'y attendait”, soupire son oncle Jacques […] décidé à prendre la parole quoi qu'il en coûte. Les proches reviennent sur le banc de l'église mais le malaise est là.

La messe touche à sa fin et Jacques, l'oncle de François [maternel] peine à prendre la parole. Il finit par s'imposer [en montant avec un des frères du prêtre] : “nous qui t'avons tant aimé […] nous nous posons tous la même question : t'es tu suicidé ou tu as été suicidé?”. L'église frémit, puis tandis que Jacques poursuit son discours, l'interrompt d'un tonnerre d'applaudissements. Il tente de poursuivre mais le micro s'éteint. “Censure !”, crie-t-on sur un banc. “J'ai de la voix”, prévient l'oncle de François. Evoquant des poursuites judiciaires et pointant directement les évêques [Aumonier de 2001 à 2020, puis Crépy, évêque de Versailles à partir du 6 février 2021] il conclut en estimant “qu'ils se sont trompés, car François n'est pas homme à renier ses convictions”. Nouvelle ovation”.

Les événements relatés dans le Parisien sont confirmés par divers participants aux funérailles, sur les réseaux sociaux ou parce que nous avons reçu leur témoignage.


Groupe St Michel et St François et autres réactions

Jusqu'alors, les diverses réactions du clergé, très efficaces vis à vis de clercs qui vivent dans la peur de se prendre un “coup de fusil” préjudiciable, dans la durée, à leur carrière, ont plutôt maximisé la colère des laïcs amis ou parents du père de Foucauld, sur lesquels le clergé n'a pas prise, mais pense peut-être l'avoir du fait du respect mâtiné de peur que doit inspirer “l'institution” vue comme toute puissante.

En réalité, tant les non-dits du diocèse que l'homélie ou le micro coupé lors des obsèques [qui aurait pu l'être selon la demande du père du défunt, selon un témoignage anonyme reçu par Riposte Catholique] ont participé à ce sentiment.

Un témoignage relevé sur le groupe Facebook (op.cit) : “je constate avec horreur que le péché mortel pour les évêques ce n'est pas la pédophilie mais la contestation d'obéissance. Ce prêtre a été mis à l'écart de sa paroisse sans instruction contradictoire et la machine infernale s'est mise en route […] Quand les évêques se sentent atteints dans le principe d'autorité c'est inadmissible pour eux, mais quand les victimes sont des laïcs on attend, on tergiverse”.

Suite au décès du père François de Foucauld, un de ses amis proches, le cinéaste catholique Nicolas Jourdier, a remué ciel et terre, témoignant sur Radio Notre-Dame, le Parisien et sur son profil Facebook sa douleur d'avoir perdu un ami, mais aussi sur le rôle pour le moins trouble de sa hiérarchie dans sa descente aux enfers.

Il a aussi créé un groupe, Saint-Michel Saint François sur Facebook qui compte près de 1000 membres, et décidé d'une réunion de lancement, ce 13 juillet, 20h rue Montorgueil, d'un groupe de parole qui aura vocation à porter la parole des curés et religieux harcelés par leur hiérarchie ou niés dans leur souffrance. Il a reçu plusieurs dizaines de témoignages à travers toute la France.

Sur le groupe, il écrit : “depuis lundi [4 juillet] j'ai été contacté par de nombreuses personnes, prêtres, religieux, religieuses, salariés de l'Eglise ou bénévoles, me disant être témoin ou victimes d'abus de pouvoir. Je souhaite que, de la mort de François, de cette terrible attaque du mal, puisse naitre un bien pour l'Eglise. Des actes graves ont été commis, il était important pour moi de les exposer […] Je veux que la mort de François libère la parole, permette aux personnes en souffrance d'être entendues et peut-être d'obtenir justice. On ne doit pas cacher le mal sous le tapis, il faut le mettre dans la lumière pour le terrasser”.


Des prêtres ont rejoint le mouvement : remettre en cause l'institution, mais...

Parmi eux, le père Thierry de Lastic, qui réalise une thèse au centre Sèvres sur l'église métisse – c'est aussi sa mission sur le site du diocèse de Versailles. Il est plutôt bien à gauche, et préfère rester coi sur le manque d'écoute de Mgr Crépy ou de ses prédécesseurs vis à vis des fidèles de SGL – remettre l'institution en cause, oui, ses œillères idéologiques non.

En revanche, il est plus disert sur ce qui est, à son avis, le fond du problème : “dans le diocèse de Versailles, Mgr Aumonier et Mgr Crépy ont mis des prêtres en souffrance. Il y a eu aussi Mgr Valentin, qui a eu une relecture un peu cash de l'action pastorale du père de Foucauld, en prononçant le premier le mot banqueroute au printemps 2020”.

Or, banqueroute n'est pas un mot anodin et désigne, en droit, un ensemble de manœuvres frauduleuses, avec un élément intentionnel de tromperie, de façon à causer la faillite d'une entreprise ou d'une société. Elle est frauduleuse quand il y a fraude ou tromperie, simple (depuis 1808) lorsqu'il y a faute, et n'a rien à avoir avec la faillite ou la déconfiture qui sont un manque de moyens, de bénéfice ou d'argent, ou avec la liquidation qui est la suppression de la société – et pas seulement pour cause de faillite.

Ce soupçon de banqueroute ce fut pour lui la première grosse humiliation. Les autres – y compris l'audit trafiqué dont les conclusions le traitent de “gourou” et l'accusent d'avoir une maîtresse, le refus de Mgr Crépy – qui retire sa parole – de faire droit à sa réhabilitation publique etc. vous les trouverez dans la presse”.

“Au sujet de ce texte, le diocèse lui dit qu'il est d'accord, puis lui impose [vers mai 2022, l'accord date d'avril lorsque Crépy a repris le dossier à son arrivée] un chapeau implicite qui prévoyait une clause de confidentialité et de non poursuite judiciaire. Il y a un échange de mails entre le diocèse et le père de Foucauld. Selon le diocèse le père aurait accepté, puis se serait rétracté – le chapeau le privait de toute possibilité de réhabilitation publique auprès des autres prêtres du diocèse et des fidèles, de laver son honneur et son image – ce à quoi il tenait beaucoup.

Il a lutté pour affirmer son bon droit. Mais il était seul, sans soutien de ses confrères face à l'institution à laquelle il a prêté le vœu d'obéissance. Il y a une disproportion entre le prêtre, seul, isolé, vu comme coupable car il veut contester l'ordre établi, et l'institution de l'Eglise, qui est souvent juge et partie [justice canonique, justice intérieure des évêchés], et qui organise ses démarches dans un esprit condescendant au motif qu'au moins en partie, et ailleurs, elle fait le Bien. Il y a deux visages de l'institution.

Aumônier a été très autoritaire vis à vis des prêtres, il y en a d'autres en souffrance [dont lui, entre les lignes, loin de l'image du prêtre versaillais classique voire conservateur] même si c'est le seul suicide. Plusieurs prêtres ont été en burn out.

En fait, l'obéissance et l'insertion dans un presbyterium, c'est une chaîne qui soutient, mais qui transmet aussi la tension et dont les maillons faibles craquent. Aujourd'hui, lors d'une ordination, le prêtre jure obéissance à l'évêque, puis l'évêque impose ses mains, puis les prêtres le font à tour de rôle, puis il y a la prière consécratoire. On n'est pas seulement ordonné prêtre, mais au sein d'un presbyterium, la relation à l'évêque et aux autres prêtres est structurante.

Mais l'institution est là pour se justifier, elle est incapable de se remettre en cause quand elle voit les maillons craquer, et de passer de la défaillance individuelle à la remise en cause institutionnelle.

Thierry de Lastic a quatre préconisations

- faire un registre des actes maltraitants, confié au conseil presbytéral

- faire en sorte qu'il soit élu [il est aujourd'hui choisi par l'évêque, généralement en fonction des prêtres par tranches d'âge, ce qui fait que les plus âgés y sont le plus représentés. Les fidei donum qui constituent dans certains diocèses l'essentiel des forces vives n'y ont qu'un siège, parfois, au mieux, vicaire épiscopal]

- Qu''il ait un contre-rôle plutôt qu'un contre-pouvoir, notamment d'interpellation

- On peut imaginer que le prêtre isolé ait un soutien psychologique au sein de l'Eglise, qu'on en prenne soin, et qu'il soit accompagné par un délégué [syndical?]

Nous lui faisons remarquer que des dispositifs semblables existent au sein de la police et de l'armée, ce qui n'empêche pas la rupture des liens de confiance éventuels entre le lanceur d'alerte et ceux qui lui apportent un soutien psychologique, et que ses confidences se retrouvent sur le bureau même du supérieur qu'il conteste, et ce de façon récurrente. Mais il reste dans une logique très institutionnelle.


La personnalité du père François de Foucauld

Nous avons eu à son sujet, divers témoignages de versaillais, prêtres, proches, fidèles. En voici les résumés.

Un curé traditionnaliste, né à Versailles : “lors de son premier poste, vicaire à Notre-Dame, il a eu des problèmes car il allait manifester à la Manif pour Tous avec les jeunes de sa paroisse, et ça s'est su. Quand il était parti les fidèles scouts, jeunes etc. lui avaient fait une standing ovation. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne laissait personne indifférent – c'était tout pour ou tout contre.

Un bénévole de la paroisse Notre-Dame de Versailles se souvient de lui  “Il était vicaire à Notre-Dame de Versailles, pas un intime, mais je ne suis pas d'accord quand on dit qu'il était orgueilleux. C'est le seul vicaire qui s'est intéressé à notre humble tâche et qui venait nous voir.

Il est arrivé avec une mauvaise image, celle d'un homme pas facile à vivre. Il avait besoin d'être compris. Il était très apprécié par les jeunes, les scouts. Lors de sa dernière messe des prêtres ont été rameutés de partout, et les jeunes présents lui ont fait une standing ovation. Mais je n'ai jamais entendu parler de maîtresse.

De fait, il ne s'entendait pas du tout avec son curé le père Yves Cordonnier, il estimait que la paroisse ronronnait. Le conflit a éclaté avec la Manif pour Tous, le père Cordonnier ne voulait rien faire, lui il organisait des cortèges dans la paroisse de façon clandestine. Il y a eu des clash en interne. Le père Yves Cordonnier a demandé à être libéré de lui. Il était très dynamique mais bridé par le curé.

Je suis écœuré que ça se finisse comme ça [suicide]. Il était dynamique, il avait de l'humour, parfois grinçant. Mais sur 50 ans à Versailles c'est le meilleur qu'on a eu. Il avait un caractère un peu autoritaire et n'a jamais accepté que son curé n'appelle pas à manifester à la Manif pour Tous. Il fallait peut-être le canaliser, mais c'était le rôle de sa hiérarchie et là, il y a eu une défaillance”.

Ces tensions ont été couvertes par Riposte Catholique en 2013 [qui représente le point de vue des jeunes de la paroisse, ceux qui allaient manifester à LMPT]


RC le 10/6/2013


A Notre Dame de Versailles un jeune vicaire depuis 9 mois va être remplacé et envoyé dans un monastère sur le fondement de l’incompatibilité d’humeur avec le curé à sa demande auprès de l’Evêque.

Rien de très grave, le Père F a eu le tort d’un trop grand dynamisme dans la paroisse. Très rapidement il a su s’imposer auprès des jeunes, reconstruire une ambiance dans les aumôneries, les groupes scouts. Plutôt progressiste sur la forme mais attaché à l’unité et à la doctrine catholique, le père F a rapidement créé un élan de jeunesse dans cette paroisse au grand bonheur des paroissiens dans toutes leurs diversités. La messe du dimanche soir qu’il célèbre accueille de plus en plus de monde au grand dam du Père Guy Cordonnier qui ne voulait absolument pas que la messe s’intitule messe des jeunes sur le bulletin paroissiale (sic) grand sujet de discorde entre eux !. Mais plus grave encore le Père F a vivement invité les paroissiens à combattre la loi Taubira. C’est là probablement son pêché le plus grave aux yeux du père Cordonnier.

Il faut dire que le curé de la paroisse Notre Dame ne voit pas d’un bon œil la manif pour tous. Le jour de la manif du 24 mars, il déconseillait en prêche aux paroissiens de se rendre avenue de la Grande Armée car d’après lui il allait pleuvoir ce jour là. Petit à petit, et en quelques années le père Cordonnier a créé l’unanimité contre lui. Son conseil pastoral a presque entièrement démissionné, il a révoqué son webmaster, et il reçoit très mal les associations familiales catholiques. Il éjecte parfois manu militari les familles avec enfants pendant les messes, il conteste l’autorité de son évêque en refusant le synode dans la paroisse et surtout du pape en déclinant l’application du Motu Proprio Summorum pontificum alors que 125 familles demandent son application. Toutes les initiatives qui permettraient à cette paroisse de renaître sont systématiquement clouées au pilori et aucun dialogue n’est possible avec personne.

Et aujourd’hui le Père F qui, en bon prêtre catholique, a souhaité évangéliser les jeunes et moins jeunes est la victime expiatoire de la mauvaise volonté et humeur du Père Cordonnier”.

Le 11 juin le père de Foucauld calme le jeu sur sa page Facebook, RC revient à la charge :

Néanmoins, il ne faut pas oublier une chose importante, sinon nous tombons dans le cléricalisme : les prêtres sont au service des fidèles. Et les fidèles, floués par cette décision, ont parfaitement le droit de s’en plaindre, que ce soit auprès du curé ou auprès de l’évêque. Ces dernières décennies, les fidèles ont été les victimes des ambitions, du carriérisme, des caprices de clercs. Et beaucoup ont quitté l’Eglise pour ces raisons. A une époque, les fidèles bottaient le derrière des clercs qui n’en faisaient qu’à leur tête. Les catholiques sont restés passifs des années, durant la crise postconciliaire. Il semble qu’ils ne comptent plus se laisser faire et c’est une bonne chose. Le cléricalisme, c’est fini”.

Versailles est un diocèse qui martèle les têtes qui dépasse. François de Foucauld était une tête qui dépasse”.

Il se sentait pas compris, pas aimé, et se raccrochait aux gens qui pouvaient le comprendre”.

Il avait une relation pas toujours adaptée avec ses paroissiens, notamment quand il s'invitait en vacances, et un grand désir d'être aimé. En même temps, le traitement de son affaire par l'évêché et les accusations qui ont été faites à son égard sont très injustes”.

“Le père Foucauld a fait le vide, tout en remplissant son église. Une partie de l'EAP est partie. Il n'avait pas vraiment de mesure, notamment quand il imposait des réunions paroissiales tard le soir aux mères de famille.

Quant à Crépy, il est mal conseillé, ou n'a pas tout compris. Il a été nommé sans doute parce qu'il a “bien” géré des affaires pour l'Eglise, au sens de l'institution, en Haute-Loire, qu'il a fait ses études à Versailles et qu'on a pensé qu'il arriverait à gérer. Mais quand il dit les choses sur les abus, ça se voit qu'il les dit avec le cerveau, et que ce n'est pas descendu dans le cœur”.


Pourquoi Mgr Crépy veut-il détruire les pièces ?

Nous avons joint Nicolas Jourdier, l'ami producteur de cinéma de François de Foucauld qui remue ciel et terre depuis son décès.

Il fait état de deux phases de harcèlement.

En 2014-15 François de Foucauld débarque cinq laïcs [qui seraient plus, selon un témoignage reçu, cf. Partie 6] de la préparation des mariages, supprime la messe de semaine dans une chapelle pour la transférer à l'église et change des horaires, en s'imposant aux laïcs. C'est la guerre et un petit groupe le harcèle, en s'appuyant aussi sur des amis à l'évêché.

En 2018 il se brouille avec Mgr Valentin devenu évêque auxiliaire fin 2018 suite à l'affaire Thuillier [cf. Partie 8], ce dernier utilise ses pouvoirs pour le harceler

Il dispose la lettre d'arrangement avec le diocèse de Versailles (avril-mai 2022), que lui a passé la famille, mais refuse de la faire suivre en invoquant le secret des correspondances

Au sujet de la “banqueroute”, Mgr Valentin lui reproche la construction d'un centre paroissial autour de la chapelle Ste Geneviève du Bois d'Arcy qui a coûté 530.000 euros, dont 300.000 apportés par les chantiers du Cardinal. Sur la période 2017-2020, quatre sont inaugurés dans le diocèse (Elancourt, Aubergenville, Verneuil, Clayes sous Bois), dont le sien par Mgr Aumonier le 15 septembre 2019.

L'objectif notamment est d'assurer le catéchisme aux enfants de 3 à 6 ans selon une méthode inspirée de la méthode Montessori, développée par le père de Foucauld, l'école du bon berger – la chapelle sert à la fois de salle de classe et de lieu sacré

Il lui est reproché, en réalité

- des comptes qui n'ont pas été rendus au 30 juin, mais au 1er septembre, le père de Foucauld affirme ne pas avoir voulu déranger son comptable en été

- le comptable n'utilise pas les logiciels habituels pour la profession

- une année, les comptes ont été déficitaires au 31/12 mais sont revenus à l'équilibre deux mois après [néanmoins ces comptes doivent pouvoir être retrouvés – le diocèse publie ses comptes, ils sont donc agrégés aux comptes des autres paroisses dans le rapport général du commissaire aux comptes]

Le rôle de Mgr Valentin, décrit comme “hypocrite, arriviste fini, Iznogoud ecclésiastique” par divers intervenants, est mis en exergue tant par les partisans que les opposants du père François de Foucauld.

Une fois qu'ils n'ont pas réussi à charger le père François de Foucauld sur les aspects financiers, ils ont essayé d'insinuer qu'il avait des mœurs dissolues.

En l'occurrence, dans une partie confidentielle de l'audit – dont le père de Foucauld et l'évêque ont eu connaissance, il est écrit qu'une “formatrice externe du diocèse avait le sentiment que le père de Foucauld avait une maîtresse”. Or, poursuit Nicolas Jourdier, cette formatrice, c'était la belle-sœur de Mgr Valentin, qui porte le même nom, et en qui le père Jourdier avait confiance. Il la contacte donc pour lui demander ce qu'il en est, et elle lui confie que c'est Bruno [Valentin] qui a voulu écrire cela, qu'elle ne l'avait jamais dit, etc. Quand Mgr Crépy l'a appris, il a voulu faire détruire les pièces de l'audit et des auditions – en droit, cela s'appelle un faux témoignage, de la calomnie. Et de la destruction de preuves.

Nous avons retrouvé une proche de cette femme, qui certifie qu'il n'y a “rien eu entre elle et le père de Foucauld”.

De même, dans l'audit, il a été traité de “gourou” car ses fidèles l'aimaient et le soutenaient. Et que son église était pleine. Néanmoins, les deux bénévoles (ex-DRH) qui ont fait l'audit “dans le bon sens”, de façon bénévole, s'en sont fait confier un autre par le diocèse, dans des conditions qui seraient tout aussi peu transparentes.


A suivre...

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