Notre lettre 1069 publiée le 22 juillet 2024

LES DOMINICAINES DE PONTCALEC

FONT LE CHOIX DU NOVUS ORDO

LORS DE LEUR PROCHAIN CHAPITRE


QUE VONT FAIRE LES FAMILLES ?
QUAND AUX ECOLES
ELLES VONT ACCEUILLIR DESORMAIS
SURTOUT LA BONNE BOURGEOISIE CONSERVATRICE
DITE "BOBO"
QUI REFUSE LA MIXITE SOCIALE



L'on savait – avec les déboires de mère Marie Ferréol et le jugement du tribunal civil de Lorient renvoyant ses persécuteurs – la congrégation et le cardinal Ouellet – dans leurs buts, que la congrégation des Dominicaines du Saint-Esprit était sur la pente glissante. Le choix délibéré de la messe moderne, au détriment de leur histoire et de la sensibilité liturgique tant d'une majorité de religieuses, est une nouvelle étape dans leur glissement qui se fait dans le dos des parents des élèves de leurs écoles.

Le célébrant, avant l'homélie de la messe du 7 juillet dernier à Pontcalec a fait savoir – écrit Riposte Catholique le 15 juillet dernier, reprenant une information parue sur le Forum Catholique le même jour – que lors de leur « retraite annuelle du 27 juillet au 2 août, la messe sera célébrée selon le Nouvel ordo, à l'exception du dimanche 28 juillet où la messe sera célébrée selon le rite dominicain ».

Néanmoins, aucune communication externe n'a été faite par les Dominicaines du Saint-Esprit, ni sur leur site, ni sur leurs réseaux sociaux, à ce sujet. Le site de la congrégation indique toujours que « les sœurs […] attachent une grande importance à la dignité, la piété et la beauté de l'office célébré en latin dans le rite romain, dans sa forme extraordinaire ».

Ce décalage ( Habituel desormais chez elles ) entre la communication et cette annonce si importante, à l'échelle de la congrégation et si peu médiatisée énerve et inquiète certains parents d'élèves dans les écoles que la congrégation gère encore – et qui essaient de rester en-dehors de la crise qui secoue la congrégation depuis des années, les premières tensions entre les sœurs apparaissant encore à l'orée des années 2000, bien avant la crise des exorcismes – qui du reste, n'étaient pas les premiers pratiqués dans la congrégation. « L'abbé Berto doit se retourner dans sa tombe », constate, dépité, un fidèle de Pontcalec. « Cette innovation, et le fait que les religieuses ne communiquent pas – donc qu'elles n'assument pas, n'augure rien de bon ».

Dans certaines des écoles des religieuses de Pontcalec – notamment Nantes (le Fort) et Saint-Cloud, un « glissement "bobo" » est constaté – et déploré – par des parents d'élèves. « Quand on voit des religieuses, en cours, faire l'éloge de l'accueil des migrants, on est quelque peu désarçonné – on ne met pas nos enfants dans leurs écoles pour qu'ils se fassent servir le même discours que dans les médias », clame un parent d'élève à Nantes.

« Et puis à Nantes tout particulièrement on subit les conséquences de l'accueil inconsidéré des migrants par les collectivités de gauche dans la ville, ce qui pousse les familles à quitter la ville à force de s'inquiéter pour les enfants, alors c'est un peu le comble... d'autant que les religieuses ont aussi eu à souffrir depuis leur déménagement rue du Fort de la proximité avec les camps Roms et les tonnes de détritus qu'ils laissent, les désagréments, les intrusions... On peut comprendre que le concept abstrait d'accueillir des migrants plaise au Pape François, mais qu'il en prenne au Vatican ».

A l'autre bout de la France dans l'est, à la Baffe, des parents d'élèves constatent, inquiets, la situation de crise dans laquelle se trouvent les dominicaines : « Pontcallec est à l'autre bout de la France, mais on en entend parler et ça ne nous rassure pas du tout. L'attachement à la messe tridentine est l'une des raisons majeure pour lesquelles j'ai choisi cette école, et on voit très bien que les sœurs sont soumises à de fortes pressions externes, et que certaines pensent qu'en y cédant, elles gagneront la tranquilité. Elles risquent surtout d'y perdre nos enfants, car pour nous, c'est non possumus ».

En Bretagne historique, écouter les parents d'élèves permet de comprendre à quel point les dominicaines de Pontcallec – dont les établissements étaient jadis au sommet de l'éducation hors contrat dans la région historique, ont perdu de leur éclat. « Nous, on attend une place au Rafflay [l' école de filles de la FSSPX, au sud de la Loire] mais c'est plein et il y a de l'attente. Le Fort a été – et demeure – un second choix ». Et si la messe change ? « On arrête, on n'a pas signé pour ça ». A Pontcallec, ce sont des établissements tenus par la FSSPX qui sont l'horizon de parents d'élèves inquiets, et même d'anciennes de l'école qui trouvent que « l'esprit d'origine se perd et les sœurs aussi se perdent à force d'écouter ceux qui ont le pouvoir ».

D'autres parents préfèrent cette école, jugée plus stricte et moins perméable à la doxa que l'enseignement catholique nantais, largement laïcisé et qui compte, dans deux établissements, des professeurs transsexuels. « Sans oublier des problèmes d'abus, de drogue, de discipline... régulièrement mis sous le tapis quand les parents ou les élèves eux-mêmes se plaignent », constate un parent d'élève nantais, qui est « conscient de la crise de la congrégation, mais les sœurs arrivent à éviter qu'elle pèse de trop sur les élèves et sur l'école, et nous les en remercions ».

En Loire-Atlantique et dans le Morbihan, un certain nombre de projets d'écoles libres catholiques sont dans les cartons, malgré les difficultés créées par les administrations et une partie de la presse locale qui n'hésite pas à tenter de réveiller des peurs d'un autre âge en titrant, au sujet d'un projet d'école à Légé – aux confins de la Bretagne et de la Vendée, « A Légé, un projet d'école-collège avec prières et uniforme » (Ouest-France 20 février 2024 – il est loin le temps où ce journal, fer de lance de la démocratie chrétienne, défendait les écoles libres, avec justement prière, crucifix dans les classes et uniformes!).

Dans les Mauges, la presqu'île guérandaise, au nord de la Vendée, dans le pays de la Mée, l'ouest du Morbihan etc. des familles veulent un enseignement qui soit vraiment libre et vraiment traditionnel, et qui ne dépende pas du bon vouloir d'un cardinal québecois – accusé de surcroît d'abus au Québec et persécuteur de religieuses de ce côté de l'Atlantique. Il est fort probable que l'abandon de la messe traditionnelle par les religieuses de Pontcallec dans leurs écoles, à la suite de leur retraite annuelle et en catimini donne un coup de fouet aux nouveaux projets d'écoles libres, et sonne le glas de leurs établissements ; Pontcalec sera peut-être un jour une congrégation avec la messe moderne, mais éteinte – les élèves et les vocations iront ailleurs. Que cent fleurs s'épanouissent, que cent écoles rivalisent !

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