Notre lettre 1102 publiée le 18 septembre 2024

CONTRE LA MESSE TRADITIONNELLE :

CINQUANTE ANATHÈMES

UN COMPENDIUM

POUR AIDER LES ENNEMIS DE LA PAIX

À POURSUIVRE LEUR OEUVRE DE MORT



Infovaticano a publié un article ironique de Luis López Valpuesta (Cincuenta razones del Dicasterio del Culto Divino para prohibir la Misa Tradicional en Covadonga (infovaticana.com)), repris par nos amis de Messainlatino (MiL - Messainlatino.it: Cinquanta motivi per il Dicastero per il Culto divino e la Disciplina dei sacramenti per vietare la Santa Messa tradizionale a Covadonga), sur les cinquante raisons qu’avait le Dicastère pour le Culte divin d’interdire la messe traditionnelle lors du pèlerinage à Covadonga, dont nous nous sommes inspirés pour en tirer une version française adaptée. Nous espérons qu'il sera fort utile aux ennemis de la paix en résumant brièvement pour eux les cinquante motifs de jeter l’anathème sur la liturgie traditionnelle, bien sûr en toute bonne foi synodale et dans la charité du Christ.

Première raison : Puisque le dialogue est la clé pour vivre « en Église » depuis un demi-siècle et que la messe traditionnelle n’a pas le caractère dialogeux de celle d’aujourd’hui et que son rite ne permet pas les surprises de l’Esprit si courantes en ce nouveau printemps de l’Église, que la messe traditionnelle non dialoguante soit anathème !

Deuxième raison : Il n’est pas conseillé aux nouvelles générations de se radicaliser dans la vérité, car le monde moderne attends des personnes plus tolérantes, flexibles, fluides (Zygmunt Bauman) que dogmatiques ; de préférence de pensée faible (Gianteresio Vattimo) plutôt que de convictions inflexibles. Que la vérité soit anathème !

Troisième raison : Le latin est une langue étrangère comme le turc ou le mandarin. Elle est morte et n’a rien à voir avec notre monde qui pourrait lui préférer l'esperanto ou l'anglais. Que le latin soit anathème !

Quatrième raison : Le prêtre tourne le dos aux fidèles, alors qu’ils sont les principaux protagonistes de l’Eucharistie. L’autel est important, mais le peuple a des droits. Que le messe face à Dieu soit anathème !

Cinquième raison : Le prêtre dit dès le début des choses qui perturbent les fidèles comme Iúdica me, Deus [Juge-moi, ô Dieu], car dans la catéchèse qui leur est donnée aujourd’hui, il est affirmé positivement que Dieu ne juge pas mais sauve « tous, tous, tous » (sauf ceux qui sont rigides comme Mgr Carlo Maria Viganò). Que l’affirmation que Dieu juge les hommes soit anathème !

Sixième raison : La messe traditionnelle doit être rejetée pour l’inclusion de prières du style in electórum tuórum iúbeas grege numerári, « ordonne que je sois compté au nombre des élus », car en réalité, « tous, tous, tous » sont élus (sauf ceux qui sont rigides comme Mgr Carlo Maria Viganò). Que les paroles qui impliquent que tous ne sont pas sauvés soient anathèmes !

Septième raison : Habitués comme nous le sommes aujourd’hui aux beaux chants modernes (« De nos usines et de nos bureaux, Nous marchons vers toi ») les jeunes ne veulent plus revenir à l'Anima Christi, au Puer nátus in Bethleem ou au Christus vincit, Christus regnat Christus imperat. Les chants grégoriens, bien qu’ils créent une atmosphère vénérable de mystère et d’onction, ne sont pas compris et il vaut mieux se tourner vers des mélodies douces et agréables en vernaculaire. Meilleur est pour les jeunes Una espiga dorada por el sol [Une gerbe d’or sous le soleil : N.d.T.] que le chant eucharistique classique : Adóre te devóte, latens Déitas. Que les cantiques latins soient anathèmes !

Huitième raison : Ces silences si fréquents dans la messe traditionnelle perturbent les fidèles ; Dieu aime que nous disions/fassions les choses sans nous arrêter. Une vie active vaut mieux qu’une vie contemplative, malgré ce que le Seigneur propose à Marthe... car cela était dans un autre temps. Que les silences de la messe ancienne soient anathèmes !

Neuvième raison : En particulier, le silence sépulcral du prêtre pendant le canon romain, suivi du murmure des paroles de la consécration avec une profonde inclination sur l’autel, est incompréhensible (bien que défendu par certains nostalgiques comme une introduction des fidèles à un mystère impénétrable et sublime). Que le silence du canon soit anathème !

Dixième raison : Il n’est pas approprié pour un chrétien dont la foi est adulte de s’agenouiller ou de recevoir la communion à genoux, encore moins pour les jeunes. Dieu veut que nous restions debout et que nous nous adressions à lui d’égal à égal dans une foi mature. Que pour des raisons de foi l’agenouillement soit anathème !

Onzième raison : Lire le prologue de l’Évangile selon Saint Jean – et en latin – après la bénédiction est excessif pour des jeunes qui souhaitent tirer le meilleur parti de leur temps libre le dimanche. Que le dernier évangile soit anathème !

Douzième raison : De même la récitation de trois Ave Maria – et en latin et à genoux – après la messe basse. Que les prières de Léon XIII soient anathèmes !

Treizième raison : Il en va de même pour la récitation du Salve Regina – en latin et à genoux – après les trois Ave Maria. Que le Salve Regina après la messe soit anathème !

Quatorzième raison : De même ajouter la prière de Saint Michel – en latin et à genoux – après le Salve Regina. Que la prière à saint Michel soit anathème !

Quinzième raison : Cela n’a pas de sens d’invoquer Saint Michel après la bénédiction, car notre monde n’a jamais été aussi libre de la présence du diable (s’il existe) qu’aujourd’hui. En fait, les théologiens les plus prestigieux (et même le Préposé général de la Compagnie de Jésus) sont clairs pour dire que Satan n’est pas un être réel. Que la croyance au démon soit anathème !

Seizième raison : Grand est le risque de faire mal aux genoux des fidèles qui s’agenouillent autant. Que pour des raisons médicales l’agenouillement soit anathème !

Dix-septième raison : Il ne fait aucun doute que le remplacement de l’orgue par la guitare dans la messe a contribué de manière décisive au rajeunissement des fidèles. Deo gratias pour la guitare et que l’orgue soit anathème !

Dix-huitième raison : L’offertoire de la messe traditionnelle est long, ressemble à une prière eucharistique et surtout sonne beaucoup trop comme sacrificielle (chose incompréhensible au XXIe siècle). La simplicité avant tout. Il est plus approprié et œcuménique de lire à haute voix la prière/bénédiction du Novus Ordo, même si elle est plus hébraïque et protestante que catholique. Que l’offertoire traditionnel soit anathème !

Dix-neuvième raison : Le Confiteor est récité deux fois, ce qui est cruel car cela rappelle continuellement aux fidèles qu’ils sont pécheurs. Que le confiteor soit anathème !

Vingtième raison : Le canon romain, en plus d’être trop long, privilégie par un localisme inadmissible les martyrs romains et semble exclure les hommes d'aujourd'hui. Que le privilège des saints du canon soit remis en question !

Vingt et unième raison : Dans la messe traditionnelle le prêtre prononce des paroles étranges comme atque ab ætérna damnatióne nos éripi [Arrachez-nous à la damnation éternelle ]. Mais n’étions-nous pas d’accord pour dire que « tous, tous, tous » sont sauvés (sauf ceux qui sont rigides comme Mgr Carlo Maria Viganò) ? Que les paroles concernant la damnation éternelle soient anathèmes !

Vingt-deuxième raison : Dans la récitation du Pater, par pur cléricalisme, seul le prêtre s'exprime à voix haute empêchant les fidèles de s'exprimer. Que la récitation du Pater par le seul prêtre soit anathème !

Vingt-troisième raison : Dans le Pater noster de la messe traditionnelle, en disant Sed libera nos a malo, on comprend qu’on demande au Seigneur de nous libérer du « malin», mais avant déjà relevé que, comme le disent les théologiens modernes (et le Préposé général de la Compagnie de Jésus) que le diable est un pur symbole. Que la croyance au Malin soit anathème !

Vingt-quatrième raison : Il est préférable d’accepter que Jésus soit spirituellement présent dans l’assemblée parce que beaucoup sont réunis en son nom, plutôt que d’assumer un mystère aussi grand et incompréhensible – et qui divise les chrétiens – que la transsubstantiation. Œcuménisme avant tout. Que la croyance pure et dure en la transsubstantiation soit anathème !

Vingt-cinquième raison : Le fidèle catholique sait parfaitement bien que si un Pape a imposé la Nouvelle messe et abrogé l’ancienne, c’est bien ainsi, parce que les Papes ne se trompent jamais, comme l’histoire de l’Église depuis Saint Pierre le montre de manière incontestable. Que l’affirmation qu’un pape puisse défaire ce qu’un autre a fait au nom de la foi soit anathème !




Vingt-sixième raison : Et il en est de même pour les théologiens : il ne fait aucun doute que la volonté expresse de Karl Rahner a donné à la messe la structure du culte divin actuel et révélé l’œcuménisme, de sorte que même les plus rigides (comme Mgr Carlo Maria Viganò, récemment excommunié) reconnaissent que la décision finale appartient au Pontife. Que la supériorité des théologiens modernes soit acceptée par tous !

Vingt-septième raison : La grand-messe traditionnelle est presque entièrement chantée, ce qui est ennuyeux pour les fidèles. Que la messe chantée traditionnelle soit anathème !

Vingt-huitième raison : Parce que les lectures de la messe traditionnelle sont souvent obscures, écrites en un latin qui n’a rien à voir avec notre culture et notre monde. Ce serait plus sage de suivre l’Église actuelle et de lire les textes des Évangiles à haute voix dans les langues vernaculaires et si possible dans des versions adaptées aux hommes d'aujourd'hui. Que le vernaculaire obligatoire des lectures soit accepté par tous !

Vingt-neuvième raison : Les jeunes ne veulent plus de célébrations solennelles. Ils veulent des messes joyeuses, presque de fête, des moments de convivialité en communauté. Que les messes joyeuses et conviviales soient encouragées !

Trentième raison : Lorsque les jeunes, au cours d’une messe, se prosternent et adorent le Saint Sacrement, cela crée une atmosphère de sacré, de vertige, presque de vénération. Il est plus judicieux de rester debout, de ne pas s’agenouiller, de communier debout et de retourner immédiatement à sa place pour faire place à d’autres. Que la pratique de la communion debout soit encouragée !

Trente et unième raison : Il n’est pas conseillé d’impliquer les jeunes dans le rituel de l’encens, car cela rappelle un peu trop les fumigations auxquelles ils sont déjà habitués et qui ne laissent pas de place au mystère et à l’adoration. Que les encensements soient anathèmes !

Trente-deuxième raison : Il est impossible d’inculquer aux jeunes la signification profonde et essentielle des couleurs liturgiques (blanc, rouge, vert, violet, noir) ; il est beaucoup plus simple de dire que le vêtement liturgique doit être de la couleur la plus appropriée à la saison, au genre ou au style de la communauté. Que les couleurs liturgiques soient anathèmes !

Trente-troisième raison : Les jeunes ne comprennent pas pourquoi ils doivent s’agenouiller au cours du dernier évangile lorsqu’on évoque le mystère de l’Incarnation – et Verbum caro factum est -. Un mystère difficile comme tant de mystères de notre foi. Que la pratique de rester debout soit encouragée !

Trente-quatrième raison : Les jeunes catholiques veulent une messe qui célèbre la foi communautaire, où le peuple de Dieu participe activement et non passivement. La messe tridentine (ancienne) ne favorise pas cette communion participative active. Que messe anti-participative ancienne soit anathème !

Trente-cinquième raison : Les jeunes veulent être en contact direct avec le prêtre. La messe traditionnelle, avec son autel orienté vers l’Est et son prêtre qui semble s’isoler, n’encourage pas ce genre de contact. Que la messe dos aux fidèles soit anathème !

Trente-sixième raison : Les jeunes veulent que l’Église soit accueillante et inclusive. La messe traditionnelle, avec ses prières et ses gestes anciens, exclut ceux qui ne sont pas familiers avec elle. Que le rite ancien qui exclut soit anathème !

Trente-septième raison : La liturgie doit être accessible à tous, y compris aux jeunes qui n’ont pas reçu une formation théologique approfondie. La messe traditionnelle est trop complexe ou éloignée pour eux. Que le rite ancien qui est incompréhensible soit anathème !

Trente-huitième raison : La liturgie moderne permet une plus grande flexibilité et adaptation aux cultures locales. La messe traditionnelle est trop uniforme et ne respecte pas assez les légitimes coutumes locales. Que le rite ancien trop rigide soit anathème !

Trente-neuvième raison : L’Église d’aujourd’hui valorise la simplicité et la clarté dans la liturgie. La messe traditionnelle, avec ses multiples prières et rituels, est trop complexe ou chargée pour les jeunes. Que ce rite trop complexe soit anathème !

Quarantième raison : Les jeunes veulent une liturgie qui parle directement à leur expérience quotidienne et spirituelle. La messe traditionnelle, bien que riche en symboles est déconnectée de leur réalité. Que ce rite ancien trop symbolique soit anathème !

Quarante et unième raison : La liturgie moderne met l’accent sur la participation active des fidèles. La messe traditionnelle, avec son focus sur le prêtre et le sacré, est trop distante pour les jeunes qui veulent être plus impliqués. Que le rite trop distant soit anathème !

Quarante-deuxième raison : L’Église d’aujourd’hui encourage une liturgie qui favorise la communauté et la fraternité. La messe traditionnelle, avec son emphase concernant le sacré et le mystère, n'est plus centrée sur la communauté. Que le rite ancien pas assez communautaire soit anathème !

Quarante-troisième raison : la liturgie moderne permet une plus grande variété musicale et de styles, ce qui peut être plus attrayant pour les jeunes. La messe traditionnelle, avec son chant grégorien et ses hymnes en latin, est monotone ou moins engageante pour eux. Que le rite ancien trop monotone soit anathème !

Quarante-quatrième raison : Les jeunes valorisent une liturgie qui reflète leur engagement pour la justice sociale et l’écologie. La messe traditionnelle peut sembler trop axée sur les aspects sacrés et moins concernée par les questions sociales et environnementales. Que le rite non engagé socialement anathème !

Quarante-cinquième raison : La liturgie moderne permet une plus grande adaptation aux changements culturels et sociaux. La messe traditionnelle, enracinée dans une forme plus ancienne de liturgie, est trop rigide ou immuable pour les jeunes. Que le rite ancien immuable soit anathème !

Quarante-sixième raison : L’Église d’aujourd’hui cherche à dialoguer avec le monde moderne et à être ouverte au dialogue interreligieux. La messe traditionnelle, avec son caractère plus fermé et traditionnel, n'est pas en phase avec cette ouverture aux autres croyances. Que le rite ancien non ouvert au dialogue interreligieux soit anathème !

Quarante-septième raison : La liturgie moderne cherche à éliminer les barrières entre le sacré et le profane. La messe traditionnelle, avec son emphase concernant le sacré et le mystère, renforce ces distinctions pour les jeunes qui préfèrent une approche plus intégrée de la spiritualité. Que le rite ancien qui dresse des barrières soit anathème !

Quarante-huitième raison : Les jeunes apprécient une liturgie qui les engage émotionnellement et spirituellement. La messe traditionnelle manque de manifestations spontanées comme les embrassades ou les applaudissements. Que le rite ancien pas assez émotionnel soit anathème !

Quarante-neuvième raison : La liturgie moderne encourage une approche plus inclusive et accessible de la foi. La messe traditionnelle, bien que précieuse pour certains fidèles, est exclu les fidèles qui ne connaissent pas le Christ. Que le rite ancien non accessible à ceux qui ne connaissent pas le Christ soit anathème !

Cinquantième raison : la liturgie moderne cherche à rendre la foi catholique plus adaptée aux hommes d'aujourd'hui. La messe traditionnelle est trop fixiste et figée. Que le rite ancien trop fixiste soit anathème !

A la lecture de ces 50 raisons, toutes aussi sincères que véritables, tout catholique de bonne foi, tout homme de bonne volonté, ne pourra que s'incliner devant ceux qui déploient une ardeur sans limite pour tenter de faire disparaître une messe qui a provoqué tant de dégâts dans les âmes et dans l'Église depuis tant de siècles.

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