Notre lettre 1197 publiée le 2 mai 2025

LES 7 CHANTIERS

DU FUTUR PONTIFICAT

POUR ASSURER LA PAIX

DANS NOTRE ÉGLISE

" TODOS, TODOS, TODOS... ? "

English version at the bottom of the letter
Versione italiana in fondo alla lettera

On connaissait les 12 travaux d’Hercule ainsi que les 7 merveilles du monde. Le quotidien La Croix s’est quant à lui exercé à établir les 7 chantiers du Pontificat. Il faut dire que l’atmosphère de pré conclave n’est pas seulement propice à toutes les spéculations – quel est le profil du prochain pape ? Peut-il y avoir des surprises ? Combien de tours de scrutins seront nécessaires pour parvenir à élire le prochain pape ? Etc. Ne nous y trompons pas, en cette période de flottements, les pronostics voire les agiotages ne sont que l’écume des choses. L’essentiel est ailleurs. Cette période des “congrégations générales”, qui voit les cardinaux, tant électeurs que ceux de plus de 80 ans se réunir tous les jours pour parler du futur de l’Eglise, est surtout l’occasion de manœuvres en tout genre.

La fin du pontificat de François, marqué par un exercice autoritaire – et quasi solitaire ! – du pouvoir a frappé les observateurs attentifs de la curie. Au point de remettre en cause les orientations révolutionnaires de François ? C’est justement ce que craignent ceux-là mêmes qui ne doivent leur place et leur fonction qu’à leur proximité idéologique – le mot est choisi – avec François. Pour les plus fervents partisans des ouvertures et des audaces du dernier pape, il s’agit donc de peser de tout leur poids pour que ces dernières aboutissent. Leur va-tout : laisser penser que le mouvement initié par le dernier pontificat est irréversible. Laudato si ? Amoris Laetitia ? Traditonis Custodes ? La Déclaration d’Abou Dhabi, affirmant que « le pluralisme et les diversités de religion sont une sage volonté divine » ? Autant de points de non-retour.

Dans cette veine, on ne s’étonnera pas que La Croix soit en bonne place parmi les canaux médiatiques distillant une petite musique déterminée : le pontificat de François a marqué un essai certes important pour réformer de fond en comble l’Eglise tridentine et appliquer au bout du bout la mise à jour du concile Vatican II, mais le mouvement initié par François nécessite absolument d’être transformé pour que ces bouleversements deviennent à proprement parler décisifs. Cela se traduit concrètement parmi les inspirateurs actifs du pontificat de François par un état de vigilance accrue, relayé par un service de presse à la ligne de conduite claire : " Ce n’’est surtout pas le moment de s’arrêter ». D’où ces 7 chantiers du futur pontificat, dont on devine en creux, derrière les formules aux allures de slogan, la crainte d’un revirement sur chacune de ces questions.

1er chantier : Maintenir l’Eglise unie dans la diversité.

Ce premier chantier, le quotidien La Croix le présente comme une alternative fermée : « Le prochain pape cherchera-t-il, comme François, à “harmoniser les différences” ou préfèrera-t-il resserrer un peu les rangs ? » Resserrer les rangs laisse entendre à un repliement sur soi délétère. C’est oublier qu’en bonne stratégie de combat, il est un atout pour faire face à la puissance de l’ennemi. Du reste, la formule « une Eglise unie dans la diversité » laisse songeur. D’une part, parce que tout le monde sait que derrière l’agir du pape François en apparence débonnaire et clamant « Todos, todos, todos » au JMJ de Lisbonne, s’est cachée en réalité une politique diversitaire au mépris de l’unité. D’autre part, parce que s’il y a « plusieurs maisons dans la demeure du Père » (Jean 14, 2), cette diversité ne peut se vivre que dans l’unité d’une même Foi en un même Credo. « Il n’y a qu’un Seigneur, une foi, un baptême, un Dieu, Père de tous, qui est au-dessus de tous » (Ephésiens 4, 5-6).

2ème chantier : Achever le processus synodal.

Sur le sujet de la nouvelle gouvernance de l’Eglise voulue par le pape François et motivée par sa fameuse “théologie du peuple”, ses partisans craignent que leurs espérances soient déçues si jamais la synodalité mise en marche n’arrive pas à son terme. En vérité, quelques langues se délient déjà. Même La Croix l’avoue : « Quel que soit le profil bergoglien ou non, de son successeur, les cardinaux attendent une personnalité qui sache arrondir les angles. » Sur le sujet de la synodalité, ce ne sont point des angles qui mériteraient d’être arrondis, mais les angles morts d’une telle réforme qui mériteraient d’être pointés. La constitution hiérarchique de l’Eglise, « L’Eglise du Verbe Incarné » analysée par le cardinal Journet, ne saurait être une donnée à placer dans un mouchoir et à jeter au gré des desiderata du moment de tel ou tel pape...

3ème chantier : Promouvoir la paix envers et contre tout.

Force est de constater que le pape François, bien qu’adulé par les médias mainstream, ne s’est pas distingué par son habileté diplomatique, c’est peu de le dire. Plutôt que le poncif bisounours de la promotion de « la Paix envers et contre tout », il s’agira davantage pour son successeur de remettre à la hauteur de leur réputation les services diplomatiques du Saint-Siège et de redonner une cohérence de fond – entre pragmatisme de terrain, habileté politique et fermeté évangélique – à la parole géopolitique du futur pape.

4ème chantier : Ne pas laisser s’éteindre la flamme de l’écologie.

Il n’y a certainement rien de plus pitoyable que de vouloir être de son temps. L’Eglise “conciliaire”, en suivant pourtant ce leitmotiv, ne cesse de faire l’aveu d’être à proprement dépassée depuis plus de soixante ans. Il en va ainsi du thème de l’écologie dont La Croix écrit qu’il sera pour le prochain pontificat un « défi majeur » avant d’ajouter avec une pointe de tristesse : « même s’il semble aujourd’hui passer au second plan ». Il est vrai qu’à l’heure de la confusion doctrinale et des structures généralisées de péché, les fidèles qui cherchent à (sur)vivre spirituellement et à transmettre la Foi à leurs enfants estiment sans doute qu’il y a d’autres priorités que de rouler à l’électrique...

5ème chantier : Vivre la fraternité et la miséricorde.

Derrière ce chantier, La Croix aborde le sujet des migrants. « Est-ce que, dans un monde qui se ferme, le prochain pape va se saisir des migrations avec la même force que François ? » Ce monde qui se ferme use pourtant d’un réflexe de survie très naturel. Devant une menace, qui ne chercherait pas à se protéger ? Il y a un impensé dans la question migratoire vue par le pape François qui appelle à être levé par le futur pontife : redonner ses lettres de noblesse à l’idée du Bien Commun. La préservation de la paix civile et la garantie d’espaces de sociabilité ne peuvent se réaliser par la culpabilisation d’un accueil irréfléchi de tous au seul motif que ces derniers désirent s’installer ailleurs que chez eux.

6ème chantier. Faire de l’Eglise une maison sûre.

Ce vœu, quel amoureux du Christ et de son Eglise ne saurait l’avoir ? Mais, là encore, de même que le pape François s’est présenté comme “le pape de tous” tout en pratiquant l’autorité avec une inflexibilité caractérisée, de même ses interventions répétées – parfois au mépris élémentaire du droit – dans les affaires sexuelles (le Cardinal McCarrick ou le père jésuite et mosaïste Rupnik) ou financières (le Cardinal Becciu) – laissent pantois. Faire de l’Eglise une maison sûre devra commencer par une clarification de ces affaires troubles et notamment du rôle éventuel que François lui-même y aura joué.

7ème chantier : Annoncer l’Evangile.

L’esprit du concile Vatican II et ses applications concrètes, loin d’avoir réalisé le fameux « printemps de l’Eglise » que ses instigateurs avaient pourtant annoncé, a laissé place à un véritable champ, sinon de ruines, de délabrement avancé de l’Eglise. Au milieu des années 70, le cardinal Siri, archevêque de Gênes et acteur de la minorité conservatrice lors du concile, dressait déjà lors de conversations privées ce constat implacable des fameux “fruits” du concile : « le désastre est total et les conséquences universelles ». Annoncer l’Evangile, oui, bien sûr, évidemment ! Mais la chose ne pourra se faire qu’une fois que l’institution ecclésiale sera sortie de la crise existentielle qui la traverse. A savoir prêcher la Bonne Nouvelle à temps et contretemps, en s’appuyant sur l’enseignement constant de l’Eglise. Selon saint François de Sales, « Les plus grands malheurs de l’Eglise sont venus de ce que l’arche de la science s’est trouvée en d’autre mains que celles des Lévites. » Se réapproprier la science de la Foi à travers un catéchisme solide, telle est sans doute la véritable condition d’une nouvelle évangélisation effective.


The 7 construction sites for the Future Pontificate


We already knew about the 12 Labors of Hercules and the 7 Wonders of the World. The daily newspaper La Croix now proposes the 7 construction sites of the Pontificate. It must be said that the pre-conclave atmosphere is not only conducive to speculation—what is the profile of the next pope? Could there be any surprises? How many ballots will be necessary to elect the next pope? Etc. Let's make no mistake, in this period of uncertainty, predictions, even speculation, are merely the surface. The essential point lies elsewhere. This time of "general congregations," which sees cardinals, both electors and those over 80, meet daily to discuss the future of the Church, is above all an opportunity for all kinds of maneuvering.

The end of Francis's pontificate, marked by an authoritarian—and almost solitary—exercise of power has struck some attentive observers of the curia. To the point of calling into question Francis's revolutionary purposes and orientation? This is precisely what is feared by those very people who owe their position and their current role solely to their ideological proximity— we use this word on purpose—to Francis. For the most fervent supporters of the last pope's overtures and boldness, it is therefore a matter of bringing all their weight to ensure that these initiatives succeed. Their ultimate aim: to suggest that the movement initiated by the last pontificate is irreversible. Laudato si? Amoris Laetitia? Traditonis Custodes? The Abu Dhabi Declaration, affirming that "the pluralism and diversity of religions … are willed by God in His wisdom "? So many points of no return.

In this vein, it's no surprise that La Croix is prominently featured among the media outlets disseminating a certain kind of music: Francis's pontificate marked an admittedly important attempt to reform the Tridentine Church from top to bottom and fully implement the update proposed by the Second Vatican Council, but the movement initiated by Francis needs now and absolutely to be transformed so that these drastic upheavals may become truly decisive. Among the active inspirers of Francis's pontificate this is reflected concretely by a state of heightened vigilance, relayed by a press service with a very clear editorial line: "This is definitely not the moment to stop." Hence these seven construction sites for the future pontificate, in which, behind the slogan-like formulations, one can sense implicitly the fear of a reversal on each of these issues.

First construction site: Maintaining the Church united in the diversity.

The daily newspaper La Croix presents this first construction site as a closed alternative: "Will the next pope seek, like Francis, to 'harmonize differences' or will he prefer to close ranks albeit up to a certain measure?" Closing ranks suggests a harmful withdrawal into oneself. This is to forget that, according to good combat strategy, that is actually an wise choice when facing the power of the enemy. Moreover, the formula "a Church united in the diversity" has to be put under due scrutiny. On the one hand, because everyone knows that hidden behind the seemingly good-natured actions of Pope Francis while proclaiming "Todos, todos, todos" at the Lisbon World Youth Day, lies a diversity policy in defiance of unity. On the other hand, because if there are "many houses in the Father's house" (John 14:2), this diversity can only be experienced in the unity of the same Faith in the same Creed. "There is one Lord, one faith, one baptism, one God, the Father of all, who is above all" (Ephesians 4:5-6).

Second construction site: To complete the synodal process.

Regarding the new governance of the Church desired by Pope Francis and motivated by his famous "theology of the people," his supporters fear that their hopes will be shattered if the synodality already initiated does not come to fruition. In truth, some tongues are already loosening. Even La Croix admits: "Regardless of the Bergoglian or non-Bergoglian profile of his successor, the cardinals are waiting for a personality who knows how to smooth out the rough edges." On the subject of synodality, it is not so much the rough edges that deserve to be smoothed out, but the blind spots of such a reform that deserve to be highlighted. The hierarchical constitution of the Church, "The Church of the Incarnate Word," analyzed by Cardinal Journet, cannot be a given to be placed in a handkerchief and discarded according to the whims of the moment of this or that pope...

Third construction site: Promoting peace against all odds.

It must be said that Pope Francis, although loved and acclaimed by the mainstream media, has not distinguished himself by his diplomatic skill, to say the least. Rather than the teddy bear cliché of promoting "Peace against all odds," his successor will focus more on restoring the Holy See's diplomatic services to their former glory and restoring fundamental coherence—between pragmatism on the ground, political skill, and evangelical firmness— with the future pope's geopolitical message.

Fourth construction site: Do not let the flame of ecology go out.

There is certainly nothing more pitiful than wanting to be one of one's time. The "conciliar" Church, while following this leitmotif, has continually admitted that it has been truly outdated for over sixty years. This is also true for the subject of ecology, which La Croix writes will be a "major challenge" for the next pontificate, before adding with a touch of sadness: "even if it now seems to be taking a back seat." It is true that in a time of doctrinal confusion and widespread structures of sin, the faithful who seek to (sur)vive spiritually and pass on the Faith to their children undoubtedly believe that there are other priorities than driving electric cars...

Fifth construction site: Taking fraternity and mercy into life.

Under the theme of this construction site, La Croix addresses the subject of migrants. "In a world that is closing in on itself, will the next pope address migration with the same force as Francis?" This world closing in on itself, however, does nothing else than following a very natural survival reflex. Faced with a threat, who wouldn't seek to protect oneself? There is an unthought-of element in the migration issue, as seen by Pope Francis, that requires being addressed by the future pontiff: restoring the nobility of the idea of the Common Good. The preservation of civil peace and the guarantee of spaces for sociability cannot be achieved when there is room for blaming a thoughtless welcome of everyone simply because they want to settle somewhere other than in their own place of origin.

Sixth construction site: Making the Church a safe house.

What lover of Christ and His Church could not have this wish? But, here again, just as Pope Francis has presented himself as "the pope of all" while exercising authority with characteristic inflexibility, so too his repeated interventions—sometimes with elementary disregard for the law—in sexual affairs (Cardinal McCarrick or the Jesuit and mosaicist Father Rupnik) or financial affairs (Cardinal Becciu) leave one speechless. Making the Church a safe house must begin with a clarification of these murky affairs, and in particular the possible role Francis himself may have played in them.

Seventh construction site: Proclaiming the Gospel.

The spirit of the Second Vatican Council and its concrete applications, far from having achieved the famous "springtime of the Church" that its instigators had nevertheless announced, has given way to a veritable field, if not of ruins, of advanced decay of the Church. In the mid-1970s, , during some private conversations, Cardinal Siri, Archbishop of Genoa and a member of the conservative minority during the Council, already used to stress this implacable observation about the famous "fruits" of the Council: "the disaster is total and the consequences universal." Proclaiming the Gospel, yes, of course, obviously! But this can only be done once the ecclesiastical institution has emerged from the existential crisis that is sweeping it through. Namely, preaching the Good News in season and out of season, based on the constant teaching of the Church. According to Saint Francis de Sales, "The greatest misfortunes of the Church came from the fact that the ark of knowledge found itself in hands other than those of the Levites." To take possession once again of the science of the Faith through a solid catechism is undoubtedly the true condition for a new and effective evangelization.


7 cantieri del futuro pontificato


Sapevamo già delle 12 Fatiche di Ercole e delle 7 Meraviglie del Mondo. Ed ecco che Il quotidiano La Croix ci propone adesso i 7 cantieri del prossimo pontificato. Va detto che l'atmosfera di pre-conclave non è solo favorevole alle speculazioni: qual è il profilo del prossimo papa? Ci saranno sorprese? Quante votazioni saranno necessarie per eleggere il prossimo papa? Ecc. Non illudiamoci, in questo periodo di incertezza, le previsioni, persino le speculazioni, sono solo la superficie. Il punto essenziale è altrove. Questo periodo di "congregazioni generali", che vede i cardinali, elettori e ultraottantenni, riunirsi quotidianamente per discutere del futuro della Chiesa, è soprattutto un'opportunità per ogni tipo di manovra.

La fine del pontificato di Francesco, segnata da un esercizio autoritario – e quasi solitario – del potere, ha colpito alcuni attenti osservatori della curia. Al punto di mettere in discussione l'orientamento e gli intenti rivoluzionari di Francesco? È questo che adesso temono proprio coloro che devono la loro posizione e il loro ruolo attuale unicamente alla loro vicinanza ideologica – usiamo questo termine apposta – a Francesco. Per i più ferventi sostenitori delle aperture e dell'audacia dell'ultimo papa, si tratta quindi di fare tutto il possibile per garantire il successo di queste iniziative. Il loro obiettivo finale: suggerire che il movimento avviato dall'ultimo pontificato sia irreversibile. Laudato si'? Amoris Laetitia? Traditonis Custodes? La Dichiarazione di Abu Dhabi, che afferma che "il pluralismo e le diversità delle religioni... sono una sapiente volontà divina"? Tutti pretesi punti di non ritorno.

In quest'ottica, non sorprende che La Croix occupi un posto di rilievo tra i media che diffondono un certo tipo di musica: il pontificato di Francesco ha segnato un tentativo, indubbiamente importante, di riformare la Chiesa tridentina da cima a fondo e di attuare pienamente l'aggiornamento proposto dal Concilio Vaticano II, ma il movimento avviato da Francesco ha bisogno ora e assolutamente di essere trasformato affinché questi sconvolgimenti possano essere davvero decisivi. Tra gli ispiratori attivi del pontificato di Francesco, ciò si riflette concretamente in uno stato di accresciuta vigilanza, trasmesso da un servizio stampa con una linea editoriale molto chiara: "Questo non è in assoluto il momento di fermarsi". Donde i sette cantieri per il futuro pontificato, in cui, dietro le formulazioni da slogan, si percepisce implicitamente il timore di un'inversione di rotta su ciascuno di questi temi.

Primo cantiere: Mantenere la Chiesa unita nella diversità.

Il quotidiano La Croix presenta questo primo cantiere come un'alternativa chiusa: "Il prossimo papa cercherà, come Francesco, di 'armonizzare le differenze' o preferirà serrare i ranghi, seppur entro certi limiti?". Serrare i ranghi suggerisce un pericoloso ripiegamento su se stessi. Questo significa dimenticare che, secondo una buona strategia di combattimento, esso è in realtà una mossa vincente per riuscire ad affrontare la potenza del nemico. Inoltre, la formula "una Chiesa unita nella diversità" fa riflettere. Da un lato, perché tutti sanno che dietro le azioni di Papa Francesco, apparentemente bonario mente proclama "Todos, todos, todos" alla Giornata Mondiale della Gioventù a Lisbona, si nasconde una politica della diversità a dispetto dell'unità. Dall'altro, perché se ci sono "molte case nella casa del Padre" (Gv 14,2), questa diversità può essere vissuta solo nell'unità della stessa Fede nello stesso Credo. «Un solo Signore, una sola fede, un solo battesimo, un solo Dio, Padre di tutti, che è al di sopra di tutti» (Efesini 4,5-6).

Secondo cantiere: completare il processo sinodale.

Riguardo al nuovo governo della Chiesa auspicato da Papa Francesco e motivato dalla sua celebre "teologia del popolo", i suoi sostenitori temono che le loro speranze vadano in frantumi se la sinodalità già avviata non verrà portata a buon termine. In realtà, alcune lingue si stanno già sciogliendo. Persino La Croix ammette: «A prescindere dal profilo bergogliano o meno del suo successore, i cardinali attendono una personalità che sappia smussare le asperità». In tema di sinodalità, non sono le asperità a meritare di essere smussate, ma i punti ciechi di una tale riforma che meritano di essere messi in luce. La costituzione gerarchica della Chiesa, "La Chiesa del Verbo Incarnato", analizzata dal Cardinale Journet, non può essere un dato di fatto da nascondere in un fazzoletto e scartare a seconda dei capricci del momento di questo o quel papa...

Terzo cantiere: Promuovere la pace a tutti costi.

Va detto che Papa Francesco, pur essendo amato e acclamato dai media mainstream, non si è distinto per la sua abilità diplomatica, per usare un eufemismo. Piuttosto che il cliché da orsacchiotto di promuovere la "Pace ad ogni costo", il suo successore si concentrerà maggiormente sul riportare i servizi diplomatici della Santa Sede al loro antico splendore e sul ripristinare la coerenza fondamentale – tra pragmatismo sul campo, abilità politica e fermezza evangelica – con il messaggio geopolitico del futuro papa.

Quarto cantiere: non lasciare che la fiamma dell'ecologia si spenga.

Non c'è certamente nulla di più pietoso che voler essere qualcuno del proprio tempo. La Chiesa "conciliare", pur seguendo questo leitmotiv, ha ripetutamente ammesso di essere davvero obsoleta da oltre sessant'anni. Questo vale anche per il tema dell'ecologia, che La Croix scrive sarà una "sfida importante" per il prossimo pontificato, prima di aggiungere con un pizzico di tristezza: "anche se ora sembra essere passata in secondo piano". È vero che in un tempo di confusione dottrinale e di diffuse strutture di peccato, i fedeli che cercano di (soprav)vivere spiritualmente e di trasmettere la Fede ai propri figli credono senza dubbio che ci siano altre priorità al di là di guidare auto elettriche...

Quinto cantiere: Vivere la fraternità e la misericordia.

Nell'ambito di questo cantiere, La Croix affronta il tema dei migranti. "In un mondo che si chiude su se stesso, il prossimo Papa affronterà la questione delle migrazioni con la stessa forza di Francesco?". Questo mondo che si chiude su se stesso, tuttavia, non fa altro che seguire un riflesso di sopravvivenza del tutto naturale. Di fronte a una minaccia, chi non cercherebbe di proteggersi? C'è un elemento inaspettato nella questione migratoria, così come è vista da Papa Francesco, che richiede di essere affrontato dal futuro pontefice: restituire la nobiltà all'idea di Bene Comune. La salvaguardia della pace civile e la garanzia di spazi di socialità non possono essere conseguite quando c’è posto per biasimare un'accoglienza sconsiderata di tutti semplicemente perché vogliono stabilirsi in un luogo altro che il proprio luogo di origine.

Sesto cantiere: Rendere la Chiesa un focolare sicuro

Quale amante di Cristo e della Sua Chiesa non potrebbe avere questo desiderio? Ma, ancora una volta, proprio come Papa Francesco si è presentato come "il papa di tutti" pur esercitando l'autorità con la sua caratteristica inflessibilità, così anche i suoi ripetuti interventi – a volte con elementare disprezzo per la legge – in questioni sessuali (il cardinale McCarrick o il gesuita e mosaicista padre Rupnik) o finanziarie (il cardinale Becciu) ci lasciano senza parole. Rendere la Chiesa un focolare sicuro deve iniziare con il chiarimento di queste torbide vicende, e in particolare del possibile ruolo che lo stesso Francesco potrebbe avervi svolto.

Settimo cantiere: Annunciare il Vangelo.

Lo spirito del Concilio Vaticano II e le sue applicazioni concrete, lungi dall'aver realizzato la famosa "primavera della Chiesa" che i suoi istigatori avevano sempre annunciato, ha lasciato il posto a un vero e proprio campo, se non di rovine, di avanzata decadenza della Chiesa. Già a metà degli anni Settanta, durante alcune conversazioni private, il Cardinale Siri, Arcivescovo di Genova e membro della minoranza conservatrice durante il Concilio, soleva sottolineare questa implacabile osservazione sui famosi "frutti" del Concilio: "il disastro è totale e le conseguenze universali". Annunciare il Vangelo, sì, certo, ovviamente! Ma questo può essere fatto solo una volta che l'istituzione ecclesiastica sia uscita dalla crisi esistenziale che la sta travolgendo. Vale a dire, predicare la Buona Novella a tempo opportuno e non opportuno, basandosi sul costante insegnamento della Chiesa. Secondo San Francesco di Sales, "Le più grandi sventure della Chiesa derivarono dal fatto che l'arca della conoscenza si trovò in mani diverse da quelle dei Leviti". Riappropriarsi della scienza della Fede attraverso un solido catechismo è senza dubbio la vera condizione per una nuova ed efficace evangelizzazione.

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